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Méditation et autres aspirations

« Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors, une heure est nécessaire. » –  Saint François de Sales

La méditation est fréquemment recommandée. Réfléchir à soi, à sa vie, peut conduire au bien-être. Il y a différents degrés et moyens de recherche plus ou moins spirituelle.

Tout va très vite. Tout va trop vite, parfois. Dans le flot quasi incessant d'occupations et de préoccupations, il est devenu difficile de s'arrêter, de réfléchir, de penser autrement qu'à des fins opérationnelles et souvent contraignantes.

Ces habitudes, plus ou moins volontaires, peuvent cependant se révéler contre-productives. Mais ne parlons pas seulement de produire, de ce qui rapporte ou sert. Il y va aussi de notre santé mentale et physiologique.


La méditation en prescription

Une jeune femme en été dans les blés.

La réflexion sur soi, la méditation et l'aspiration à s'élever peuvent contribuer au bien-être.

Prendre le temps de s'arrêter pour réfléchir est nécessaire. Mais nous n'y consentons bien souvent que par obligation, pour prendre des décisions importantes, parce que les circonstances l'exigent. En dehors de tels impératifs, choisir de bloquer délibérément une plage de temps pour réfléchir ou seulement penser, peut sembler naïf, voire paresseux.

Pourtant, dans la célèbre maison Google, les employés doivent se réserver du temps, dans un espace propice, pour réfléchir. C'est requis pour innover, inventer, créer... et rester compétitif. On rentabilise la pensée. Du coup, leur temps de réflexion n'est ni plus ni moins qu'un temps de travail. C'est déjà pas mal, mais peut mieux faire !

Depuis quelques temps, on voit apparaître des incitations de plus en plus explicites quant à se réserver du temps pour penser, imaginer, sentir, etc. Ces incitations prennent alors le nom de méditation. Et il s'agit d'autre chose encore que des tentatives d'approche des traditions méditatives des religions orientales, qui intéressent aussi pas mal de monde. La limite est d'ailleurs parfois floue entre les attentes psychologiques, philosophiques et religieuses.

Il y a une approche « simple » qui consiste en une prise de conscience de son environnement et de son être. Il peut s'agir, par exemple, d'être le plus disponible et attentif pour apprécier les données « gratuites » transmises par l'ensemble de nos facultés de perception sensorielle. Ces dispositions peuvent contribuer à réduire le stress, l'anxiété et contribuer à une bonne santé en général. C'est la méditation de pleine conscience.

« Ne pas avoir le temps de méditer, c'est n'avoir pas le temps de regarder son chemin, tout occupé à sa marche. » – Antonin Sertillanges

Faisons ensemble un petit exercice de simulation-démonstration. Vous lisez cet article. Vous êtes concentré sur sa lecture. Si vous vous arrêtez un instant, en faisant un peu attention, vous pouvez apprécier la sensation produite par le contact de votre corps avec votre siège : souple, ferme, moelleux, dur, etc. Vous pouvez également percevoir et évaluer la température de la pièce. Vous pouvez encore prendre conscience des bruits plus ou moins intenses qui vous parviennent. Ce n'est pas encore de la méditation, mais vous constatez que, jusque-là, ces informations échappaient à votre conscience (à moins d'extrêmes). Il s'agit de recentrer l'esprit sur les fondamentaux de notre perception et représentation du monde, en l'occurrence, les modalités sensorielles.

C'est un bon moyen de goûter au calme, à la lenteur, au temps, au moment qui passe. Il convient de se placer dans un environnement propice et, condition rare à notre époque, dépouillé des causes d'agitation et de distraction habituelles et intempestives. On vous recommandera même, indice suprême de votre application, d'éteindre votre téléphone portable - oui, éteint, et pas seulement sur vibreur...

Le sujet est très sérieux. Des observations et expériences parfois surprenantes nous confirment que le besoin de se ressourcer, de renouer avec des racines est profondément ancré en nous. Et en même temps, celui de s'élever, de dépasser la couche triviale de notre existence. En d'autres termes, « des racines et des ailes ». Dans certains cas, on peut peut-être déjà parler d'aspirations spirituelles.

 

Les aspirations spirituelles

Cette notion de spiritualité reste elle-même assez vague. Elle est souvent assimilée à un besoin de transcendance. Elle paraît vitale. « Non in solo pane vivit homo / L'homme ne vit pas de pain seul » - Matthieu 4:4. L'idée serait de dépasser nos seuls besoins courants et de s'élever, de tendre vers une forme de plénitude. Ces tentatives passent alors par un environnement, un cadre, des attitudes et des habitudes... inhabituelles.

Ainsi, un cadre supérieur, un chef d'entreprise et d'autres personnes professionnellement très actives ont choisi de s'isoler quelques jours... dans un monastère. Que s'y passe-t-il et pourquoi un tel choix ? Précisons bien que leur démarche ne s'identifie pas formellement comme étant religieuse et que leurs hôtes, les moines, n'exigent aucune pratique ni croyance particulière. Seul le légitime respect des us des résidents.

Les participants à ce séjour sont accueillis, logés en cellules monastiques, toutefois aménagées d'un bureau supplémentaire, unique concession aux ultimes impératifs professionnels. Ils se plient au rythme des moines, en particulier concernant les repas (pris en silence pendant lecture d'un texte) et plus aucune parole au-delà d'une certaine heure. Ils peuvent, s'ils le souhaitent, assister aux offices, des matines aux complies, en passant par les tierces et les vêpres. Une très large part de temps est laissée libre, accès au parc et à la bibliothèque garantis. Les moines restent disponibles pour des discussions, souvent improvisées.

« L'homme ne vit pas de pain seul (...) » – Matthieu 4:4

Pourquoi sont-ils là ? Les attentes sont variables. De leur propre fonds, ils cherchent surtout à (respectivement) « prendre du recul, se poser, réfléchir un peu, revenir aux fondamentaux, faire le point, etc. » Avec un certain succès semble-t-il. Plusieurs ont ainsi pris des décisions difficiles, changé de point de vue, de projets, voire de vie. Il ressort de l'ensemble un besoin de renouer avec des choses profondes, authentiques, fondamentales. A chacun de procéder selon son genre, par la réflexion, la lecture d'ouvrages religieux ou non, la méditation, la prière parfois.

Mais ne nous y trompons pas. La notion de spiritualité, associée ou non à la méditation, est probablement plus exigeante qu'il n'y paraît. Témoin cette citation de Nietzsche : « (...) la foule tient pour profond tout ce dont elle ne peut voir le fond. ».

Parmi les « preuves », les dispositions prises en Allemagne pour susciter un regain d'intérêt pour ces fameuses questions spirituelles. Le magazine Focus explique, en 2005, que « Les prêtres de [plusieurs] villes ont constaté que, dans un contexte de désertion des offices, ils parviennent à remplir leur église grâce au latin. La messe en latin remporte un tel succès qu'une église de Munich la célèbre désormais deux fois par semaine, ainsi que les jours fériés, au lieu de deux fois par mois. »

« Crise de foi ? » Pas tout à fait. La majorité des assistants ne comprend pas le latin. Qu'est-ce à dire ? C'est le retour vers la tradition et l'expression dans une langue plus « originelle », qui génèrent ce sentiment de rapprochement avec les sources, les racines. La proximité avec les origines est renforcée par le latin, souvent incompris, créant une « profondeur » supplémentaire de par son « impénétrabilité ». Il est même avéré qu'au-delà de ces offices, les assistants n'ont pas fait démonstration de piété particulière.

Tous ces gens cherchent quelque chose de profond, de valeur, susceptible de ressourcer leur être et de tendre vers la réalisation de soi, sous réserve de l'avoir trouvé ici. Par comparaison, l'environnement courant avec ses contraintes sont jugés artificiels et insuffisamment roboratifs en termes d'épanouissement personnel.

Il y a donc différents degrés et méthodes dans la recherche de soi, la méditation, la spiritualité. A chacun de trouver son équilibre par les moyens qu'il jugera les plus appropriés. Retenons toutefois que ce besoin de ressource personnelle, cette aspiration à la grandeur de l'être fait bien partie des besoins fondamentaux de l'humain.

Dans cette veine, la formation fait bonne figure. Sans parler forcément de spiritualité, il peut être question de connaissance de soi et de développement de compétences. Visitez le site et les rubriques formation. Méditez sur leur contenu. Soyez à l'aise. Nous sommes entre « initiés »...

 

F. Huguenin

 

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