La base documentaire

Mieux enseigner

« Un professeur qui essaie d'enseigner sans inspirer à ses élèves le désir d'apprendre frappe sur des têtes dures ».  - Horace Mann

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Le comportement de l'enseignant joue un rôle important dans l'apprentissage. La façon d'apprendre de l'enseigné constitue une autre part pour la réussite de cet apprentissage.

Avoir le goût d'apprendre, c'est bien. Être en mesure de transmettre ses connaissances et aussi une excellente chose et peut rendre service à d'autres. Par exemple, en leur communiquant ce goût d'apprendre.

Mais si certaines qualités et habitudes sont nécessaires pour apprendre, quelles sont celles qui interviennent dans le cas de l'enseignement ?

Dans cet article, nous utiliserons l'expression enseignement au sens premier du terme, c'est-à-dire la transmission du savoir. Il ne s'agit donc pas de son usage en contexte exclusivement scolaire mais aussi dans de celui de la formation professionnelle.


L'enthousiasme, qualité fondamentale pour enseigner

Dans Soif d'apprendre - Motiver les enfants pour qu'ils aiment apprendre (angl.), on lit ceci : « le secret tient en un mot : l'enthousiasme. Par leur simple présence, les enseignants enthousiastes montrent à leurs élèves [jeunes ou adultes] qu'ils s'intéressent à ce qu'ils enseignent, et ils communiquent cette passion avec force ».

Mais qu'est-ce que l'enthousiasme ? Selon une première définition, c'est une « joie très vive, tendant à s'extérioriser et exprimant une adhésion totale, une approbation complète. ». Et encore, « un état d'exaltation de l'âme chez le poète ou l'artiste [et pourquoi pas chez l'enseignant] en proie à l'inspiration ». Enfin, fondamentalement, c'est un « état d'exaltation de l'esprit, d'ébranlement profond de la sensibilité de celui qui se trouve possédé par la Divinité dont il reçoit l'inspiration ». Vu sous cet angle, le nombre de personnes et d'enseignants réellement enthousiastes tend vers le minimum...

Et en effet, dans la réalité, y compris dans les milieux « professionnels », l'enthousiasme n'est pas une composante aussi répandue qu'on l'aimerait. Un ancien élève raconte : « Au collège et au lycée, il y a des professeurs sérieux et d'autres, beaucoup moins. Les premiers sont capables de vous captiver, même sur des matières difficiles, parce qu'ils s'impliquent et vivent littéralement leur cours. Ils ont vraiment envie de faire passer quelque chose. D'autres, en revanche, ont l'air de s'ennuyer encore plus que leurs élèves ! Le résultat est déplorable ».

Bien-sûr, « personne ne va être à côté de [nous] jusqu'à la fin de [notre] vie pour [nous] aider à étudier, à faire un travail de qualité, à réfléchir et à fournir le supplément d'effort qui [nous] permettra d'acquérir de solides compétences » - op. cit. Mais on apprécie l'aide offerte par des enseignants capables.

« Les enseignants enthousiastes montrent (...) qu'ils s'intéressent à ce qu'ils enseignent ».

Il faut aussi se souvenir que nous n'apprenons pas tous de la même façon. Ainsi, même avec un enseignant compétent, celui qui ne veut pas apprendre, ne progressera pas. En termes d'apprentissage, il y a une part de motivation intrinsèque, c'est-à-dire de la part de l'apprenant lui-même.

Pour illustrer notre propos, si vous soufflez sur des braises, vous pourrez peut-être déclencher un feu. Mais si vous soufflez, même très fort, sur des cendres froides, il ne se passera rien du tout. De même, le meilleur des enseignants aura parfois du mal à intéresser un esprit complètement atone.

Maintenant, le bon enseignant sait qu'il doit d'abord repérer les zones « chaudes » dans la tête de ses élèves ou stagiaires. Ceci signifie qu'il y a probablement autant de façons différentes d'apprendre que d'individus. Telle méthode conviendra très bien à telle personne et pas du tout à telle autre. Avec, parfois, pour fâcheuse conséquence, la conclusion hâtive selon laquelle certains refusent de s'impliquer dans l'apprentissage. Qui sait s'il ne s'agit pas plutôt d'une inadéquation entre ses préférences d'apprentissage et l'enseignement dispensé ? Or, quant à évaluer les besoins des apprenants, c'est bien l'enseignant, le formateur, qui est en demeure d'identifier les tendances et besoins.

Différentes façons d'apprendre, différentes façons d'enseigner

Une jeune étudiante

Apprendre peut devenir un vrai plaisir.

Heureusement, si nous sommes tous différents sur ce chapitre, il y a toutefois de grands axes qui permettent de regrouper les « têtes » qui fonctionnent sur des principes équivalents ou voisins.

Parmi les classiques du genre, il y a ceux et celles qui assimilent plus facilement les données lorsqu'elles sont présentées sous formes de visuels comme des graphiques, des dessins, des diagrammes ou des photos. On entend souvent cette réflexion : « j'ai plutôt une mémoire visuelle ». Si, au sens strict du terme, l'expression n'est pas pertinente, elle soulignent toutefois l'existence de réelles préférences facilitatrices.

D'autres, aimeront les informations écrites, ou orales, ou encore, un mélange de ces capacités. Comment gérer l'ensemble ? « Le meilleur moyen de se souvenir d'une chose, c'est de la changer, de transformer l'information d'une façon ou d'une autre, explique le docteur Levine. Si elle est visuelle, exprimez-la avec des mots ; si elle est verbale, faites-en un schéma ou un dessin. ». Ce mixage des présentations élargira le champ de perception et ouvrira au plus grand nombre la possibilité d'y adhérer.

« Le meilleur moyen de se souvenir d'une chose, c'est de la changer ».

L'idéal serait que les apprenants puissent définir ce qui leur convient personnellement. Ce n'est pas toujours évident. Un formateur travaillait avec un jeune homme, relativement peu instruit. Ce jeune homme éprouvait de réelles difficultés à se concentrer et à mémoriser. Aussi, le formateur a-t-il finalement choisi de transformer toutes les informations importantes en dessins et illustrations. « Ç'a été un tournant décisif pour ce jeune homme, dit-il. En fait, il s'est mis à comprendre et à retenir les idées tellement bien qu'il se surprenait lui-même ! Quand j'ai découvert comment son esprit fonctionnait, je me suis aperçu qu'il était beaucoup plus vif que je ne l'avais cru au départ. Il n'a pas tardé à prendre confiance en lui et il a fini par languir après nos rencontres ».

« C'est bien beau tout ça, diront certains, mais dans vos exemples, il est question d'enfants ou de jeunes gens. Passé un certain âge, ce n'est plus la même chose. D'ailleurs, de récentes recherches confirment que l'on commence à perdre nos facultés dès l'âge de 45 ans, alors... ».

Est-ce vrai ? Perdons-nous systématiquement nos facultés ? A partir de quel âge ne peut-on plus apprendre ? La mémoire décline-t-elle avec le temps ? Ces questions sont abordés dans les articles sur ce site et en particulier celui touchant à la mémoire. Vous serez surpris des réponses...

 

F. Huguenin

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