Connaissez-vous l'histoire de la LSF ?
La langue des signes française est une langue à part entière mais n'a été reconnue comme telle que depuis relativement récemment (2005). Sa longue histoire est semée de périodes sombres et difficiles. Le rôle des entendants, et en particulier du système éducatif, est parfois peu reluisant.
La LSF est à l'honneur dans le film Marie Heurtin. Une façon de compenser les heures noires.
Connaissez-vous la langue des signes, et plus spécialement, la langue des signes française (LSF) ? Récemment, deux films français ont mis en lumière cette langue qui a tendance à fasciner les entendants ; citons « La famille Bélier » et « Marie Heurtin ».
Dans le premier, il s'agit de l'histoire moderne d'une adolescente, née de parents sourds, et qui rêve de devenir chanteuse.
Les acteurs principaux sont entendants (deux rôles secondaires sont tenus par des sourds), ce qui a suscité des réactions parfois négatives de la communauté sourde. Les sourds reprochent en effet une expression par trop modérée, ainsi que des signes parfois sommaires et mal exécutés, peu représentatifs, selon eux, de la richesse de la LSF. Le réalisateur s'explique en rappelant que les acteurs n'ont disposé que de trés peu de temps pour l'apprentissage de la langue.
Dans Marie Heurtin, il est question de l'histoire réputée vraie d'une jeune fille sourde et aveugle, en Pays de Loire, à la jonction des XIXe et XXe siècles. Elle est jusque-là destinée aux instituts pour malades mentaux, seule « réponse » connue à ce type de handicap associé. Le film rend bien compte de la situation des sourds à cette époque : souvent isolés, trés rarement au contact d'autres personnes sourdes, c'est plus souvent le repli, voire l'aliénation, faute de communication. Les sourds sont alors plutôt considérés comme les « idiots du village ».
Marie Heurtin est adolescente. Ses parents sont dépassés par son comportement « difficile ». Ils sont pourtant résolus à ne pas l'institutionnaliser en asile d'aliénés. Ils visent alors un autre « institut », plutôt un couvent, regroupant des jeunes filles sourdes sous la tutelle de religieuses, certaines elles-mêmes sourdes. L'une d'elles, Sœur Sainte-Marguerite, une entendante pratiquant la langue des signes, se prend d'amitié pour la jeune fille et entreprend d'improviser un système de communication dit de signes tactiles. Après des débuts difficiles avec une véritable sauvageonne, le lien s'établit et les progrés de la jeune aveugle sont fulgurants, jusqu'à sa propre autonomie, peu avant la mort de sa tutrice. On ne rit pas beaucoup, on pleure un peu, c'est un beau film et les sourds ont apprécié le rôle clef d'une actrice sourde.
Dans ces films français, les passages en LSF sans « traduction » spontanée par les rôles entendants éventuellement présents, sont sous-titrés.
Pour information, un autre long métrage a été remarqué, un film dramatique néerlando-ukrainien, « The tribe ». Il n'y a pas d'interprétation par sous-titres, le film se comprend trés bien, paraît-il, dans un climat peu propice à l'hilarité. Cela dit, il ne s'agit pas de langue des signes française.
Le cinéma aura donc, à sa mesure, contribué à une publicité douce pour la communauté sourde. Ce fut parfois le cas dans des années antérieures mais la LSF était encore trés peu appréhendée en tant que langue, et donc avec un moindre effet.
Comble de la popularité, la démarche est politiquement correcte. Mais cela n'a pas toujours été le cas et vous pourriez être trés surpris de découvrir certains aspects beaucoup moins élogieux à ce propos...
Une histoire avec beaucoup d'histoires
Il est difficile de dire à partir de quand les langues signées ont vu le jour, en France ou ailleurs. Il est à peu prés évident que depuis que les sourds existent, de probables systèmes de communication ont été élaborés, sous réserve de proximité entre eux.
Avant de parler de « langue des signes », il est fait mention de « communication gestuelle ».
Platon, par exemple, au Ve siècle avant J.C., parle des « muets », pas forcément sourds, qui utilisent « les mains, la tête et le corps pour communiquer ». Le même Platon, cependant, estimait que « point de parole, point de raison », ce qui ne présageait rien de bon quant à l'appréciation de cette communauté dans la société de l'époque. Pour Aristote, les sourds, de leur difficulté à parler, sont supposés muets et « n'ont [donc] pas de langage ». Mauvais départ...
Sans parler de surdité, il est admis que des tribus indiennes d'Amérique utilisaient des langages gestuels pour communiquer, même entre tribus de souches différentes. Notez bien que l'expression de langage gestuel garde ici son sens véritable : un code qui permet à une langue d'être véhiculée mais ne la remplace pas. Les langues des signes, quant à elles, sont des langues à part entière.
Prenons un exemple : le code morse. Le morse est un code, système de points et de traits, ou, dans sa version phonique, de sons longs ou brefs. Ces codes renvoient à leur langue de référence ; on peut ainsi communiquer en morse mais en français. De même, un langage gestuel peut être un code. On cite couramment le cas du langage gestuel/code des plongeurs sous-marins.
Les langues des signes, et donc la langue des signes française, sont des langues à part entière et non un code pour véhiculer, ici, du français. C'est une déformation courante pour les entendants d'imaginer que la langue des signes française « transmet » du français oral et qu'il suffit alors de « faire des gestes pour se faire comprendre ». Des gestes peuvent dépanner, mais en LSF il s'agit bien de signes avec tout ce qu'emporte cette acception dans son sens linguistique.
« Tu ne maudiras pas le sourd »
— Lévitique 19 : 14
De cette optique impropre, beaucoup demandent pourquoi la langue des signes n'est pas internationale, « puisqu'il suffit de faire des gestes ». La réponse pourrait être un peu la même qu'à la question demandant pourquoi il n'y a pas une seule langue orale internationale puisque nous avons tous une bouche capable de produire des sons... Nous y voilà : lorsque nous parlons, nous ne produisons pas que des sons, mais bien des paroles. Nous ne parlons pas un langage sonore mais bien une langue orale.
La première véritable mention de la surdité se trouve dans la Bible, en Lévitique 19 :14 : « Tu ne maudiras pas le sourd », engageant à ne pas abuser sournoisement de cette déficience. Il y a d'ailleurs une incitation équivalente au respect des personnes aveugles. Un peu plus loin, on trouve un épisode mettant en scène le Christ qui semble utiliser un langage signé (la langue des signes de l'époque ?) avec un sourd avant de lui rendre miraculeusement l'ouïe (évangile selon Marc 7 : 32-35).
Si, dans l'antiquité, il semble que le sourd fut plutôt soustrait à la vie sociale, voire caché, les égyptiens et les perses, au contraire, leur vouaient un respect religieux. En Europe, en France, le sourd a un statut à peine supérieur à celui du fou et cela va durer longtemps, jusqu'à la révolution. En Grèce, à Sparte, l'enfant sourd était tout simplement éliminé.
Beaucoup plus tard, mais pas plus évolué, Adolf Hitler programmera la stérilisation des personnes sourdes ; les femmes seront même avortées de force avant cette stérilisation. Prés de 17 000 personnes subiront ces mutilations. On estime à plus de 1 600 les sourds qui auront eu le malheur de naître trop tôt et seront déportés dans les camps. Une condamnation à mort.
Dans les quelques premiers siècles de notre ère, le mariage est impossible entre sourds ; il faudra attendre le 12e siècle pour que changent un peu les choses, avec le consentement du pape Innocent III. Notons toutefois qu'il s'agit essentiellement de mariage « mixtes », c'est-à-dire entre sourd et entendant. Bien que le mariage entre sourds soit manifestement autorisé dès 1658, il semble qu'il faille attendre la fin du 19e siècle pour que deux sourds se marient effectivement.
En France, en 1833, une polémique éclate à propos de la participation d'un sourd à un vote législatif. Après tergiversations et contestations, le vote est validé « bien qu'un sourd-muet ait pris part au vote ».
Les sourds restent longtemps sous le contrôle d'un tuteur et ne peuvent disposer librement de leurs éventuels biens. On trouve en 1679, à Toulouse, la probable première mention en France d'un leg d'une personne sourde vers un parent et reconnu par le tribunal civil du moment.
Un véritable tournant dans l'histoire des personnes sourdes est dû à l'action d'un homme encore trés estimé dans la communauté.
L'abbé de l'Épée
L'abbe de l'Épée, un précurseur dans l'histoire de la langue des signes française.
Voici celui qui va bouleverser le monde des sourds en France et, paradoxalement, « conduire » à leur perte...
L'abbé de l'Épée (1712 - 1789), homme d'église, remarque le comportement spontané des jeunes sourds ; ceux-ci improvisent une communication par gestes, même lorsqu'ils sont issus de milieux et sites différents. On rapporte qu'il en fut trés touché et réfléchit au moyen de faciliter la vie de ces jeunes gens, au point de refuser des promotions écclésiastiques importantes pour s'y consacrer.
Il va alors tenter la démarche inverse de la plupart des « éducateurs » de l'époque : plutôt que de contraindre les sourds à oraliser comme des entendants, pourquoi les entendants ne feraient-ils pas des gestes (pas encore des « signes ») comme les sourds ?
En 1761, à Paris, il crée une première école publique et gratuite pour personnes sourdes. Dans cette institution, les sourds s'expriment dans ce qui est leur langue naturelle. L'abbé de l'Épée garde l'objectif d'amener les sourds à la même connaissance et culture que les entendants, en particulier par l'écriture, mais en préservant la communication par des gestes, gestes qui deviendront bientôt des « signes méthodiques ». Il crée une forme de langue des signes.
Précisons que si ses efforts sont des plus louables et novateurs, il n'a pas inventé la langue des signes, langue informellement répandue dans la communauté sourde. Il a donc utilisé le vocabulaire naturel des sourds et l'a transposé en ces « signes méthodiques ». Il a créé une méthode, pas une langue. C'est déjà un remarquable progrès.
Dans cette école d'avant-garde, il y a des professeurs sourds, ce qui est une véritable révolution. Cette institution s'appuie sur un constat vital pour les sourds : lorsqu'ils sont regroupés, les sourds créent des signes supplémentaires qui enrichissent encore leur langue et renforcent le lien communautaire, au sens noble du terme. Les sourds ne sont plus épars sur le territoire et confinés à leur seul environnement immédiat, réducteur et aliénant.
A la même époque, on parle aussi d'un certain Jacob Rodrigue Pereire considéré comme le premier instituteur pour sourds en France. Toujours sur la base du signe, il s'efforce d'aider les sourds à transposer leur vocabulaire signé en sons et en paroles. Ces méthodes font encore partie des procédés orthophoniques modernes. On lui « reproche » d'avoir eu des préférences pour les familles aisées (ses enseignements n'étaient pas gratuits...) et les jeunes sourds déjà aguerris à l'oral par de précédentes dispositions. On le considère un peu rival avec l'abbé de l'Épée et ses travaux ne perdureront pas. Ses riches petits-fils reprendront plus tard des activités d'enseignement mais trés orientées vers l'oralisme.
Toutes ces démarches s'inscrivaient bien dans l'esprit de la proche révolution française. Il était en effet question d'instruction scolaire gratuite, d'enseignement pour l'égalité et de dispositions favorisant l'intégration en tant que citoyen responsable et autonome. L'abbé de l'Épée sera, par exemple, reconnu bienfaiteur de l'humanité en 1790 pour son rôle dans la reconnaissance des droits linguistiques de l'homme. Il aura contribué à la liberté d'expression et de communication.
La communauté sourde sort de l'ombre et on dénombre officiellement plusieurs milliers de sourds. La langue des signes devient une langue institutionnelle ; elle permet l'éducation et la transmission des savoirs, toutes catégories confondues. Elle permet aussi l'accès à la langue écrite, la langue de la socialisation et de la communication avec les entendants.
« Il ne manque rien aux enfants sourds,
ils sont différents des enfants entendants »
— Françoise Dolto
Les sourds ne sont plus cantonnés aux métiers manuels « muets ». Ils accèdent à des statuts relativement élevés, l'un d'eux étant précisément celui d'enseignant auprès de jeunes sourds. Parmi les plus célèbres, citons Massieu et Clerc, tous deux enseignants sourds. C'est l'âge d'or de la langue des signes en France et cela va durer quelques décennies. La différence est énorme avec des pays voisins, comme l'Allemagne, qui ne soutient que l'oralisme auprès des sourds.
A ce moment-là, la France est précurseur et modèle en la matière. Pour l'instant... Des enseignants sourds célèbres se feront positivement remarquer, comme Berthier et Pélissier. Ce sont eux qui évaluent les dispositions des enseignants entendants à s'impliquer dans la cause sourde. Du côté de ce qui est l'éducation nationale de l'époque, des grincements de dents se font « entendre »...
Vers 1830, les choses commencent alors à se dégrader. Par réaction, les sourds resserrent les rangs. Des associations se constituent et s'activent. L'abbé Sicard, autre entendant ayant joué un rôle crucial dans l'enseignement des sourds avec la langue des signes, décède. Il était à la tête d'une célèbre institution, l'école Saint-Jacques à Paris. Son successeur inverse la tendance : priorité à l'oralisme, ce qui relègue les enseignants sourds à des rangs subalternes et peu pertinents.
Les tenants de la langue des signes, sourds et entendants, s'opposent aux partisans de l'oralisme systématique. Il y a des contestations, des mouvements de grève, soutenus par les élèves. C'est la guerre. Cela va durer et s'amplifier pendant quelques dizaines d'années. La France « de l'enseignement » est fortement influencée par le modèle Allemand, beaucoup plus structuré et surtout plus uniforme, y compris en matière linguistique. Le droit à la différence s'estompe de plus en plus, jusqu'à la guerre de 1870. Entre autres choses en réaction à l'annexion de territoires français par les allemands, la France réagit par un fort sentiment communautaire. Les langues n'échappent pas au phénomène.
En 1878 et 1879, à Paris et à Lyon, des congrés pro-oralistes tentent d'imposer cette seule option dans la politique de l'éducation. Mais les sourds résistent et parviennent à faire maintenir la langue des signes dans les instituts pour sourds, convaincus, preuves à l'appui, du bien fondé de ce bilinguisme dans l'éducation des jeunes sourds.
Quasiment en secret, les enseignants entendants, largement financés par les petits-fils Pereire, organisent une contre-mesure en préparant ce qui sera le congrés de Milan. Ils sélectionnent soigneusement leurs représentants. Les conséquences seront désastreuses pour les sourds.
1880 : le congrés de Milan
Ce congrés, véritable coup monté, va durer une semaine et réunir des « spécialistes » de l'enseignement et de l'éducation des sourds. Le congrés est international mais il rassemble en réalité prés de 95% de français et d'italiens. Quant aux sourds, un seul sera présent, sans interprète... Les intentions du congrés sont claires : l'éradication complète et définitive des langues signées au profit de l'oralisme.
Avec 80% de partisans, les oralistes remportent sans peine la bataille. Les quelques américains présents, choqués, partent avant la fin du congrés, pour le plus grand bonheur des sourds américains qui continueront, quant à eux, d'être reconnus et soutenus. Ceci explique encore aujourd'hui la trés large avance des américains en matière de langue des signes sur les pays européens, dont la France.
La langue des signes est interdite en milieu éducatif et scolaire.
En France, la langue des signes est officiellement bannie et interdite en milieu éducatif et scolaire. Pour les sourds, c'est maintenant l'âge des ténèbres et cela va durer cent ans... C'est le retour à la condition inférieure du sourd qui doit être « élevé » au rang du modèle colonialiste français de l'époque, pour reprendre les termes de Pierre Encrevé, linguiste. En matière de droits de l'homme, la régression est frappante.
Rappelons au passage que la France entretient (encore) alors le mythe de la supériorité de l'homme blanc sur les autres races, fortement influencée par Darwin et ses descendants, « justifiant » des appréciations pour le moins déconcertantes quant à l'utilisation de signes dans le langage : les gestes sont grossiers, simiesques, inférieurs et vulgaires comparés à la langue orale, spirituelle, abstraite. Des allégations déjà émises contre l'abbé de l'Épée...
L'âge des ténèbres
Après ce congrés, la condition des sourds devient catastrophique, plus rien ni personne ne retenant les détracteurs. Rognard, inspecteur de l'éducation nationale, déteste les signes et les sourds et se réjouit donc de ces « avancées » en matière « d'éducation ». Il va jusqu'à suggérer le regroupement des sourds dans des colonies agricoles fermées où ils pourraient travailler à des activités à leur niveau, en l'occurrence la terre, et nourrir la collectivité à l'extérieur. Inutile de préciser ici le nom que l'on pourrait donner à un tel projet...
Dans les instituts, les sourds enseignants sont mis à l'écart avec impossibilité de côtoyer les entendants. En 1886, il n'est plus question nulle part de langue des signes dans les instituts « spécialisés ». Les jeunes sourds sont livrés à eux-mêmes dans un monde qui n'est plus le leur et doivent s'accommoder de l'oralisme forcé. Le choc est fatal. Les communautés sourdes vont se resserrer pour résister dans une espèce de « clandestinité ». Décidément, les analogies « d'occupation » se succèdent...
Dans les instituts, les écoles, on attache les mains des jeunes sourds dans le dos pour les dissuader de signer ; on les enferme dans des placards noirs, privés de sons, de mouvements et de lumière. On punit, on sépare, on isole ceux qui tentent encore de signer entre eux en contexte éducatif ou scolaire. C'est le lot, en France jusque dans les années 1970/1980, de ce qu'on appelle les écoles et instituts « spécialisés », loin de l'illusion de la plupart des entendants, qui imaginent que les sourds peuvent y communiquer entre eux et avec les enseignants ou surveillants, dans leur langue naturelle.
On sépare, on isole ceux qui tentent encore de signer entre eux.
Dans le contexte officiel, de l'éducation en particulier, il s'agit d'éradiquer « purement » et simplement la langue des signes... Tout cela va durer au moins jusqu'en 1977, date à laquelle l'interdiction de la langue des signes sera levée, ce qui ne signifiera pas pour autant son développement et son usage. Le système éducatif, fidèle à sa tradition d'inertie, mettra un long temps avant que de véritables changements s'installent. Dans certaines régions de France (proches de l'Allemagne, pour ne pas les nommer...), l'interdiction sera implicitement maintenue jusqu'en 1992.
Des associations de promotion et d'enseignement de la langue des signes vont voir le jour, avec plus ou moins de réussite. En 1991, la loi Fabius autorise le choix d'une éducation bilingue LSF/Français écrit-oral. C'est seulement en 2005 que la langue des signes parvient au statut de langue à part entière dans notre pays.
Des choses ont bien changé depuis quelques années et, comme évoqué en introduction, il y a même une espèce de mode pour la langue des signes française. Il existe depuis relativement peu de temps, des écoles où les élèves sourds reçoivent un enseignement dispensé par des instituteurs sourds ; c'est le cas, par exemple, à Toulouse, « la ville des sourds » en France. La LSF est en option disponible dans certains lycées.
Le temps de la répression de cette langue n'est pourtant pas encore si lointain ; la culture sourde garde une trés forte empreinte de ces années d'abaissement. A notre charge que ce vent de libéralisation et de communication garde son élan.
Vous pouvez avoir le plaisir de contribuer à ces démarches d'ouverture entre sourds et entendants. Renseignez-vous sur les formations à la langue des signes française. L'histoire de la langue des signes en France ne vous a probablement pas laissé indifférent. Si vous êtes disposé à faire un geste, c'est déjà bon signe...
Frédéric Huguenin